L’impact global de la production de nourriture : comparaison de plusieurs effets environnementaux selon les aliments et toute la chaine jusqu’au consommateur.
Abstract
(Traduction : … allez plutôt voir l’original (ici) (Les membres Expériment@l-Tremplins peuvent obtenir ces articles…c’est Jump-to-science intranet.pdf )
Les impacts environnementaux de l’alimentation résultent de millions de producteurs divers. Pour identifier les solutions efficaces dans cette hétérogénéité, Poore, J., & Nemecek, T. (2018) ont consolidé des données couvrant cinq indicateurs environnementaux; 38 700 fermes; et 1600 entreprises qui transforment ces aliments, les emballent ou les commercialisent. L’impact peut varier jusqu’à 50 fois parmi les producteurs du même produit, créant des opportunités de réduction substantielles de l’impact. Cependant, la mesure des impacts au niveau de la production est compliquée par des compromis, de multiples façons de réduire ces impacts et des interactions entre ces mesures de réduction tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Les producteurs ont des limites quant à la mesure dans laquelle ils peuvent réduire les impacts. De manière tout à fait frappante, les impacts des produits animaux aux impacts les plus faibles dépassent généralement ceux des substituts de légumes, fournissant de nouvelles preuves de l’importance des changements alimentaires. Cumulativement, nos résultats soutiennent une approche dans laquelle les producteurs surveillent leurs propres impacts, atteignent de manière flexible les objectifs environnementaux en choisissant parmi plusieurs pratiques et communiquent leurs impacts aux consommateurs.
Un tableau pour discuter et comparer sur la base de données sérieuses.
Les chercheurs ont établi un tableau représentant l’étendue de cette diversité pour leurs comparaison. On pourra en extraire des données pour établir des situations-problème variées avec les élèves.
- On peut aussi se référer à Our World in Data, notamment sur la viande, (Hannah Ritchie and Max Roser, 2019) qui explicitent aussi bien leurs méthodes.
L’usage du sol selon les productions
Analyse en fonction des étapes depuis la production jusqu’au consommateur
Des changements : des scénarios, le rôle des consommateurs
Les auteurs considèrent que ces données fournissent de nouvelles preuves de la nécessité de changements alimentaires pour nourrir une population croissante.
Aujourd’hui et probablement à l’avenir, les changements dans la consommation peuvent produire des améliorations environnementales à une échelle impossible à atteindre par les producteurs. Passer des régimes actuels à un régime excluant les produits d’origine animale a un potentiel de transformation, réduisant l’utilisation des terres à des fins alimentaires de 76%. ; les émissions de GES une réduction de 49% pour l’année de référence 2010.
Les consommateurs peuvent aussi jouer un rôle important en évitant les producteurs à fort impact. Les auteurs considèrent un scénario dans lequel la consommation de chaque production animale est réduite de moitié en remplaçant les aliments animaux produisant beaucoup de GES par des équivalents végétaux. Cela correspond à 73% de la réduction de GES et à 67, 64 et 55% respectivement de réduction de l’utilisation des sols, d’acidification et d’eutrophisation.
Dans chaque catégorie il y a une grande hétérogénéité des impacts selon les méthodes de culture, de transport, d’emballage, etc. Ainsi on peut cibler plus spécifiquement ces méthodes-là. (j’imagine que la culture sous serre et le transport en avion sont ds exemples,…)
Évidemment on peut combiner les approches sur les choix des productions et les méthodes de production. Par exemple, Poore et Nemecek indiquent que réduire de 20% la consommation de produits qu’ils considèrent comme moins indispensables (huiles, sucre, alcool et stimulants) et en choisissant les formes de production économes en surfaces nécessaires réduit l’utilisation du sol de ces produits de 39% en moyenne. Pour les émissions, les réductions sont de 31 à 46% et pour les prélèvements d’eau douce pondérés par la rareté, de 87%.
Poore et Nemecek argumentent que la communication aux consommateurs des impacts moyens des produits produit un changement de régime alimentaire et devrait être poursuivie. Bien que le changement de régime alimentaire soit réalisable pour tous, il sera difficile de parvenir à un changement de comportement généralisé dans le court délai qui reste pour limiter le réchauffement planétaire et prévenir une nouvelle perte irréversible de la biodiversité. Communiquer (affichage, labels, indications sur l’emballage, etc.) les impacts provenant des modes de production pourrait multiplier les effets de changements de consommation.
Les acteurs et leurs possibilités pour intervenir… une vision systémique?
Plutôt que désigner des coupables ou se renvoyer la balle, les auteurs soulignent qu’une amélioration (mitigation) ne peut pas se faire seulement au niveau des producteurs ou des consommateurs, etc. Poore, J., & Nemecek, T. (2018) terminent en proposant comment les différents acteurs pourraient agir de manière concertée pour améliorer la situation.
Fig 4: Représentation schématique des rôles et interactions proposées pour améliorer (mitigation) les impacts environnementaux de la production alimentaire. [img]. Source :Poore, J., & Nemecek, T. (2018).
Ce qu’on trouve dans les ouvrages classiques (transposition didactique)
Fig 5: Représentation classique des pyramides alimentaires [img]. Source :Campbell, (2007)
Pour lancer un débat controversé… si on est bien prêt !
Ne s’y lancer que si on est bien prêt… et à utiliser avec modération. Certains ne s’en sont pas remis et ont dirigé l’irritation causée par cet article contre celui qui leur a présenté l’article (ne dit-on pas qu’on tue le messager d’une mauvaise nouvelle ?)
Références:
- Hannah Ritchie and Max Roser (2019) – « Meat and Seafood Production & Consumption ». Published online at OurWorldInData.org. Retrieved from: ‘https://ourworldindata.org/meat-and-seafood-production-consumption‘ [Online Resource]
- Schlich, E., Biegler, I., Hardtert, B., Luz, M., Schröder, S., Schroeber, J., & Winnebeck, S. (2006). La consommation d’énergie finale de différents produits alimentaires: un essai de comparaison. Courrier de l’environnement de l’INRA, 53, 111-120. pdf
- Simonneaux, L. (2003). L’argumentation dans les débats en classe sur une technoscience controversée. Aster(37). https://doi.org/10.4267/2042/8825 pdf
- Poore, J., & Nemecek, T. (2018). Reducing food’s environmental impacts through producers and consumers. Science, 360(6392), 987‑992. https://doi.org/10.1126/science.aaq0216 | intranet.pdf