La vulgarisation comme action éducative ou comme déclencheur de l’activité apprenante…
L’éducation aux sciences est traversée par une tension entre deux approches : l’une considère qu’il faut simplifier pour rendre le complexe accessible aux élèves / étudiants et s’intéresse à la qualité des propos de l’enseignant-e, de ses documents, de sa mise en scène. Le focus est sur l’enseignant-e. C’est un modèle centré sur la transmission. L’autre considère qu’il faut aider les élèves / étudiants à accéder à la complexité, et s’intéresse à ce qu’on arrive à faire faire à l’élève, comment organiser les activités individuelles ou en groupe pour développer les connaissances scientifiques. Il mesure ce que l’élève est en train de comprendre et le stimule pour produire des changements conceptuels. C’est un modèle centrés sur la construction des connaissances. La recherche a massivement confirmé le deuxième, mais la manière d’appliquer dans les pédagogies ces résultats de recherche sur le fonctionnement de l’apprentissage fait encore débat.
« le « péché » le plus grave qu’un enseignant puisse commettre est de simplifier la plupart des idées enseignées aux élèves afin de faciliter leur transmission. Une trop grande simplification déconnecte les savoirs de leur contexte, leur ôtant une grande part de leur sens, et encourage l’illusion confortable que le monde serait simple et cohérent. » (Jonassen, 2003), Trad personnelle.
Dans une perspective, la concision extrême est le signe d’une maîtrise exceptionnelle. Dans l’autre la synthèse excellente empêche le travail de synthèse chez l’élève, le travail qui construit la pensée scientifique. Cependant dans les deux perspectives l’analyse de la vulgarisation peut susciter le questionnement, l’envie d’aller plus loin que les conclusions agréablement mises en valeur par d’autres, pour approfondir; qualités nécessaires pour les études scientifiques.
« Sa grande qualité était l’aptitude à goûter l’étrangeté qui marque l’esprit des véritables chercheurs. » Morris, D. (1980).
Les lecteurs de Expériment@l-Tremplins ont pu sentir que la particularité de cette publication est de s’inscrire dans la seconde perspective : plutôt que vulgariser, elle donne envie d’aller vers les articles d’origine avec leur complexité.
Par ailleurs la vulgarisation peut atteindre d’autres buts comme stimuler l’intérêt, motiver aux sciences, faire connaitre certaines recherches ou les valeurs de la recherche.
Venez vous faire une idée :
Madame, Monsieur,L’Université de Genève organise pour la deuxième année consécutive la finale régionale du concours de communication scientifique « Ma thèse en 180 secondes ».Quatorze personnes, toutes doctorant-e-s à l’UNIGE, se sont portées candidates. Ce concours implique de leur part la présentation à un public élargi, et en seulement 180 secondes, d’un exposé concis, clair et convaincant de leur sujet de recherche.Je serais heureuse de pouvoir vous accueillir à cet événement, durant lequel vous aurez l’occasion d’assister aux présentations et soutenir les candidat-e-s en votant pour le prix du public, leMardi 28 mars 2017 – 18hUNI DUFOUR, salle U300Entrée libreA l’issue du concours, le jury sélectionnera les trois candidat-e-s qui seront élu-e-s lauréat-e-s de l’édition 2017. Ils et elles seront ainsi qualifié-e-s pour la finale nationale, que l’Université de Genève aura le plaisir d’accueillir le 18 mai prochain.Toutes les informations sur unige.ch/mt180Vous serez les bienvenu.e.s pour soutenir les candidat.e.s et en attendant, je vous prie de recevoir, Madame, Monsieur, mes meilleures salutations.Micheline Louis-Courvoisier
Vice-rectrice
Sources :
- Jonassen, D. H. (2003). Learning to Solve Problems with Technology: A Constructivist Perspective. Upper Saddle River NJ USA: Merrill Prentice Hall.
- Morris, Desmond, 1980, La fête Zoologique, Calmann-Lévy