Qu’en pensent-ils ? L’avis des élèves et du maître de physique. CO Gradelle, classe 1109.
Visites du Chimiscope (Lumière et Energie) et Calorimétrie du chocolat au laboratoire de chimie-physique du Dr. Hans Hagemann de l’UniGe
Faut-il y aller?
« Je vais commencer tout de suite par dire que je ne suis pas quelqu’un de très scientifique. J’accepte les choses comme elles sont et je ne me pose pas beaucoup de questions sur le pourquoi du comment. Donc en allant au Chimiscope, j’avoue que je n’étais pas super-excitée. Pour moi c’était juste une sortie qui me permettait de rater un peu l’école … Mais j’avais tort. Beaucoup des expériences m’ont intéressées et aller à l’Université m’a permis de voir des expériences que nous ne pouvons pas faire en classe, de comprendre le travail d’un scientifique et de mieux apprécier les expériences en classe. » Pauline
« J’ai bien aimé cette visite du Chimiscope, car elle m’a permis de comprendre par image ce que je ne comprenais pas en théorie en cours. » Andrea
Entre science spectacle et science approfondie ?
« Personnellement, la partie que j’ai le plus appréciée, c’était la calorimétrie du chocolat. Ce qui ne veut pas dire que les autres visites étaient à jeter, bien au contraire, mais j’ai surtout aimé le fait que l’on soit tous obligés de participer à un projet. Cela nous motive et nous stimule. En petit scientifique on a envie d’en apprendre et on apprécie le fait d’avoir des tâches propres à chacun et donc des responsabilités.
J’ai trouvé les autres expériences plutôt monotones, trop dans un esprit enseignant face à l’élève. Dans cette situation il y a moins de dialogue, comme si automatiquement une barrière se formait. Alors c’est dommage ! (…) Il faut enlever ce climat à un cours de physique !
Je pense que, comme pour d’autres prestations (exposé, meeting, concert, …), il faut jouer avec son public et le faire participer ; pas seulement lui expliquer des faits simplement et froidement. » Nelson
Les sciences expérimentales : se confronter à la réalité ?
« J’ai bien aimé que les chercheurs aient un exemple concret pour chaque expérience » Pedro
« Aller à l’Université m’a permis d’apprendre de nouvelles choses dans le monde qui m’entoure. Par exemple pourquoi pouvons-nous voir les lucioles dans la nuit ? (…)
Ça m’a aidé à répondre à des questions que je me pose, surtout quand je suis en classe et que je ne comprends pas très bien ; visualiser une des nombreuses expériences me permet d’y répondre ou de demander une réponse à quelqu’un d’autre. » Cécilia
« Ce qu’on a fait là-bas était très intéressant, j’ai bien aimé participer, mais attention à ne pas trop compliquer ! (…) Les lasers c’était parfait , mais les exercices par rapport à l’énergie étaient plus durs et moins amusants. » Andrea
« J’ai pu voir et faire beaucoup de choses par rapport à la calorimétrie du chocolat. Si je devais trouver des défauts, je dirais que la partie explicative était un peu trop compliquée et, de ce fait trop peu de monde y prêtait attention.
Je proposerais de tout simplement schématiser cette partie, (…) en rajoutant bien sûr quelques détails scientifiques.
Toujours en est-il que j’ai adoré ces visites et que je remercie MM. Hagemann, Haubrichs et Lombard pour cette visite. » (…) Cyril
« Cela nous change du train train quotidien. Cela nous a permis de découvrir des expériences que nous n’aurions pas pu faire en classe. Par exemple l’effet d’un laser bleu sur deux ballons. (…)
Nous avions envie de faire des expériences tout l’après-midi. (…)
Entre science spectacle et science rigoureuse ?
Ce que j’ai trouvé dommage, c’est que certaines expériences ne sont pas assez extraordinaires. L’expérience Chromatographie d’un feutre noir est trop simple. Nous aurions pu la faire en classe. Ma seule critique : plus d’expériences extraordinaires !
Autrement, nous avons eu de très bonnes explications. C’était très bien organisé. » Clément
« La calorimétrie du chocolat est l’expérience qui m’a le plus plu. Je ne savais pas que l’on pouvait brûler du chocolat aussi facilement que du papier, à condition uniquement que l’on accélère la combustion grâce à de l’oxygène pur. » Andreas
Chimiste : un métier intéressant ?
« Je trouve le métier de chimiste très passionnant; il faut de la patience et de la curiosité, mais je ne pourrais pas faire ce métier, car il y a trop de formules et de vocabulaire à apprendre. » Cécilia
« Voir des expériences uniques m’a permis de me faire connaissance du métier de chimiste et de comprendre que tout ce qui nous entoure, c’est de la physique. » Andrea
Le commentaire du maître de physique
Je suis enchanté des réactions des élèves, de leur intérêt, de ce qu’ils ont découvert.
Ce que j’apprécie, avant tout, depuis ces demi-journées en ville, c’est une autre manière d’être en classe; comme si pour ces élèves, il était devenu normal de s’intéresser, comme si l’école ouvrait au monde et pas seulement à la réussite scolaire.
Les élèves sont actuellement en train de préparer des conférences sur différents aspects scientifiques (physique et biologiques) du film Une vérité qui dérange ; je les trouve très concernés et prêts à approfondir des sujets aussi difficile que l’utilisation des carottes de glace du Groenland pour remonter le temps que l’influence du réchauffement climatique (décalage des saisons, …) sur la biodiversité.
Si pour le Chimiscope il est possible d’aller avec les élèves en toute innocence, sans préparation, car le spectacle suffit, pour la séance calorimétrie du chocolat, une préparation s’est imposée.
Une préparation simple puisque le nouveau module de 11ème du Cycle d’orientation Energie et environnement prévoit (Objectif 3) d’établir un lien entre Énergie fournie (en Joule) et Énergie accumulée (en calories, si l’on utilise l’eau).
En classe mes élèves ont expérimenté avec plusieurs matières: l’eau, l’éthanol, le kérosène et le plomb.
De là à faire la calorimétrie du chocolat le pas à franchir était simple : mettez 1 gramme de chocolat dans une bombe en acier, insufflez 25 bars de dioxygène, plongez le tout dans 2 litres d’eau et allumez avec un détonateur électrique … et mesurez l’augmentation de température.
Dernièrement j’ai pu voir, dans un dernier grand travail, expérimental et de contrôle de connaissances, que beaucoup d’entre eux comprennent assez bien la notion de chaleur massique.
Pour ma part, j’ai été obligé d’élargir mes connaissances en biologie. Pour être plus clair: j’ai été obligé de me poser la question de la digestion par l’être humain de l’énorme quantité d’énergie fournie par les aliments.
Une plaque de chocolat (100 grammes, 500000 calories) correspond, en cas de combustion complète, à une élévation de température de 50o, pour 10 litre d’eau (10000 grammes).
A quoi cet apport d’énergie peut-il bien servir ? « Maintenir la température corporelle », me dit le biologiste !
Effectivement si je pèse 50 kg, l’augmentation correspond à 10o. A quelle vitesse cette énergie est-elle consommée ? Je continue, vous me suivez ? … 2400 kilocalories journalières … Quelle puissance en Watt ? … Et que dire de la digestibilité ? … Du rôle des enzymes de l’intestin (hydrolyse du sacharose …) …
Les pistes interdisciplinaires (physique, biologie et mathématiques) sont nombreuses !
C’est entendu, on recommence avec M. Michael Carfora l’année prochaine ! On reviendra avec nos élèves de scientifique, avec notre assistant-technique, M. Laurent Savioz, et pourquoi pas avec un stagiaire aussi présent que M. Nabil Nectoux.
Merci à toute l’équipe d’Experiment@l, du Chimiscope et du groupe de chimie-physique du Dr. Hans Hagemann de nous avoir si bien reçu. Et à l’année prochaine ! Reynald Reymermier COGradelle Reynald.Reymermier@edu.ge.ch